Nous avons eu un débat, récemment, sur la politique africaine de la France et il n’est pas nécessaire que je m’attarde davantage sur le sujet.
Toutefois, quand j’entends dire qu’il faudrait encore davantage d’effectifs sur nos bases, il me semble vraiment que l’on se trompe d’époque. Il serait bon d’ouvrir les yeux sur l’évolution de la situation sur le continent africain.
En outre, plutôt que de parler pour eux, nous devrions écouter davantage les Africains et ce que disent les jeunesses de ces pays. Il ne faut pas voir la main de Moscou partout ! Certaines populations africaines pensent différemment leur avenir, en envisageant notamment ce que certains appellent une deuxième indépendance.
Ces questions sont sur la table. Certes, on peut les ignorer et continuer pendant longtemps de croire que l’on peut organiser la compétition des puissances hors du consentement des populations.
D’ailleurs, monsieur Perrin, vos arguments sur Djibouti sont très révélateurs. D’un côté, vous rappelez que le régime djiboutien, dont chacun sait que c’est un grand modèle de démocratie, souhaite notre présence ; de l’autre, vous nous dites que, si nous partions, nous serions immédiatement remplacés par quelqu’un d’autre. C’est donc bien la compétition entre les puissances qui fixe la géographie des bases et pas le souhait des pays hôtes.
Soyons lucides sur ce sujet et essayons d’anticiper le monde qui s’annonce – ce ne sera pas celui d’hier.