Même s’il est minuit cinq, le ministre en appelle à la cohérence et il a raison de le faire.
Tout d’abord, comme je l’indiquais hier, commencer par communiquer sur ces 413 milliards d’euros nous a fait prendre les choses à l’envers.
Le débat que nous appelions de nos vœux sur la stratégie – on peut l’appeler Livre blanc ou de toute autre manière – n’a pas eu lieu. Vous avez commencé par l’enveloppe budgétaire, le « livrable » ne venant qu’après. C’est pour cette raison que nous nous retrouvons dans cette situation et que nous sommes tous pris dans une seringue.
Vous appelez à la cohérence. Or, je le répète, mon groupe politique a fait preuve de cohérence en soulignant hier ce problème de définition de la stratégie et les conséquences de votre choix sur la programmation.
Vous pouvez contester la proposition que nous vous avons faite – vous l’avez d’ailleurs balayée d’un mot, en disant que c’était une nouvelle taxe –, mais nous sommes honnêtes, en pointant l’existence d’un besoin de financement pour la programmation militaire, et nous sommes cohérents, en proposant une solution pérenne. Vous pouvez la regretter et vous y opposer, mais elle a au moins le mérite d’exister.
Acceptez le fait que des groupes politiques font preuve de cohérence ! Nous disons très clairement qu’il manque de l’argent et nous proposons une solution, qui prend la forme d’une taxe sur le haut du panier de l’assurance vie – je pourrais vous rappeler tous les prélèvements que vous avez créés.
Ensuite, nous rouvrons ce débat à l’occasion de l’examen du rapport annexé. Or nous savons tous pertinemment que ce qui importe est ce qui figure « dans le dur » où nous avons inscrit 413 milliards d’euros.
Nous débattrons évidemment de ce sujet dans le cadre de la commission mixte paritaire, mais nous appelons, nous aussi, à un peu de cohérence. Gardez bien à l’esprit, lorsque vous intervenez dans l’hémicycle, monsieur le ministre, que certains groupes font preuve de cohérence !