Monsieur le ministre, si on suit votre raisonnement, une question se pose : acceptez-vous que le Parlement ait le droit de modifier vos propositions, qui plus est pour seulement 0, 8 % de l’enveloppe totale ?
Nous avons suggéré d’ajouter, dans ce rapport annexé, plus de véhicules pour le programme Scorpion, plus d’A400M, plus de patrouilleurs hauturiers, mais il est possible d’en débattre, puisque nous ne sommes pas à la fin de l’examen de ce projet de loi et qu’une commission mixte paritaire doit encore se réunir.
J’ouvre le dialogue et je vous tends la main. Le Parlement a tout de même le droit de s’exprimer sur ce qui représente moins de 1 % des 413 milliards d’euros ; sans cela, rentrons tous chez nous et les discussions s’arrêtent !
Le travail énorme fourni par les rapporteurs budgétaires de la commission pour identifier correctement les besoins montre qu’au moins deux A400M supplémentaires sont nécessaires pour ne pas arrêter la filière et continuer l’exportation. C’est un fait ! Nous ne l’avons pas inventé ni vu dans une boule de cristal ; cela nous a été dit.
Autorisez quand même le Parlement à faire des propositions portant sur moins de 1 % de cette somme considérable, quitte à ce que nous en discutions ensemble. Nous ne sommes pas à la fin de l’examen de ce projet de loi, le 13 juillet au soir, dans l’attente du discours du Président de la République.
Nous pouvons encore discuter. Il est possible de nous convaincre qu’il n’est pas nécessaire d’avoir deux A400M supplémentaires ou qu’il faut moins de patrouilleurs hauturiers, parce que nos outre-mer, nos océans et nos mers sont parfaitement contrôlés et surveillés.
Nous ne sommes pas complètement bornés !
Si des redéploiements doivent être effectués dans le cadre des 413 milliards d’euros – je le redis pour que tout le monde l’entende –, nous aurons cette discussion.
Je vous propose d’en débattre, mais acceptez que le Parlement ne suive pas, de temps à autre, la ligne fixée par l’état-major. Nous pouvons avoir un avis différent. Du reste, l’état-major a pu faire part d’appréciations quelque peu dissemblables selon les interlocuteurs…