L’article 1er prévoit l’inscription automatique de tous les demandeurs d’emploi auprès de Pôle emploi. De ce fait, même les jeunes actuellement inscrits dans les missions locales se verront automatiquement enregistrés auprès de l’opérateur unique, le Gouvernement faisant fi des spécificités de l’accompagnement offert par les missions locales.
La jeunesse représente une période spécifique de la vie qui requiert un accompagnement spécialisé, individualisé et global.
La mission locale intervient dans l’insertion sociale et professionnelle des jeunes dans tous les domaines : orientation, formation, emploi, logement, santé, mobilité, citoyenneté, sports, loisirs et culture ; elle offre un accompagnement pour aider les jeunes de 16 à 25 ans à résoudre l’ensemble des problèmes liés à cette insertion.
Chaque jeune peut, en fonction de son niveau, de ses besoins et de ses difficultés, bénéficier de réponses individualisées pour définir son objectif professionnel et les étapes de son parcours, pour établir un projet de formation et l’accomplir, pour accéder ensuite à l’emploi et s’y maintenir.
Le Gouvernement indique qu’il entend mieux orienter les demandeurs d’emploi vers les métiers en demande ou susceptibles de recruter, en instaurant l’inscription généralisée auprès de l’opérateur unique.
Cependant, l’idée sous-jacente semble être que les personnes en situation de handicap, les jeunes de 16 à 25 ans ou les bénéficiaires du RSA constitueraient une manne de travailleurs mobilisables à l’envi pour atteindre un taux de chômage de 5 %, critère du plein emploi.
Les sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain s’opposent à cette vision d’un retour à l’emploi envers et contre tout, contraire à l’accompagnement social bienveillant vers l’autonomie proposé par les missions locales.