Une partie de la diminution du chômage entre 2021 et 2023 est tout de même en trompe-l’œil, car elle se fait au prix d’une augmentation parallèle des catégories B et C. Au-delà de l’évolution au sein de chacune des catégories, il est donc primordial de considérer l’ensemble des personnes au chômage.
En ajoutant les allocataires du RSA, les chiffres prennent une tout autre ampleur, avec une fourchette de 7 millions à 8 millions de personnes directement concernées par ces situations de chômage ou de précarité, voire de pauvreté pour bon nombre d’entre elles.
Alors que l’intérêt du Gouvernement est d’attirer l’attention sur l’évolution des effectifs de la catégorie A ou sur l’évolution selon la classification du Bureau international du travail, il importe de ne pas invisibiliser davantage les allocataires du RSA et les chômeurs des catégories peu prises en compte.
Le texte prévoit l’inscription comme demandeurs d’emploi de l’ensemble des allocataires du RSA, soit au sein de l’une des catégories existantes, soit par une modification desdites catégories. On le voit, cette inscription d’office ne résultant ni d’une démarche volontaire ni d’une disponibilité à l’emploi, la liste des demandeurs d’emploi risque de changer de nature pour devenir, au mieux, la liste des « sans emploi » ou des « mal employés », ce qui ne correspond pas tout à fait aux catégories existantes.
Aussi, nous souhaitons supprimer les alinéas 10 et 11 de l’article 1er, lesquels permettent, comme par hasard, de remodeler ou d’ajouter des catégories de demandeurs d’emploi qui n’existent pas aujourd’hui.