Intervention de Elisabeth Borne

Réunion du 12 juillet 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Lutte contre le harcèlement scolaire

Elisabeth Borne :

Madame la sénatrice Colette Mélot, vous m’interrogez sur un sujet qui vous tient à cœur, je le sais, qui a été l’un des fils rouges de votre engagement en tant qu’élue et sur lequel vous avez écrit un rapport d’information important. La lutte contre le harcèlement à l’école me tient aussi tout particulièrement à cœur.

Le harcèlement est insupportable : c’est la violence et la bêtise qui s’abattent sur un jeune, le poursuivent à l’école et jusque chez lui sur les réseaux sociaux et peuvent le pousser à l’isolement, à la dépression et, parfois, à l’irréparable.

Aujourd’hui, comme vous, madame la sénatrice, j’ai une pensée pour Lindsay, Lucas, Chanel, Dinah, qui, ces dernières années, ont préféré mettre fin à leurs jours plutôt que de continuer à supporter cela. C’est inacceptable et révoltant.

C’est pourquoi j’ai voulu que la lutte contre le harcèlement soit une priorité absolue pour la rentrée 2023. Depuis six ans, beaucoup d’actions ont été engagées, notamment grâce au programme de prévention d’alerte et d’intervention pHARe et à la mobilisation de tous les acteurs.

Toutefois, nous devons aller plus loin encore. C’est pourquoi, la semaine dernière, j’ai réuni mes ministres spécifiquement sur le sujet. Pour mieux prévenir les risques, avec le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye, j’ai décidé de déployer le programme pHARe dans tous les établissements dès la rentrée scolaire.

Pour protéger les élèves et s’assurer que la parole se libère, un coordonnateur sera nommé dans chaque établissement.

Pour répondre efficacement à toutes les situations et prendre en compte l’impact des réseaux sociaux, l’ensemble des personnels de l’éducation nationale, de la protection judiciaire de la jeunesse et des forces de l’ordre seront sensibilisés aux enjeux du harcèlement scolaire et en ligne.

J’ai demandé à mon gouvernement de travailler et de bâtir autour du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse un plan interministériel pour la rentrée. Il devra permettre une meilleure prévention en sensibilisant les élèves et en responsabilisant les parents, et ce dès la rentrée. Il permettra de mieux détecter le harcèlement, de mieux accompagner les victimes et d’avoir un suivi plus rigoureux des auteurs.

Enfin, nous devons mieux coordonner les acteurs, faire connaître et simplifier nos dispositifs d’écoute et de prise en charge.

Madame la sénatrice, parce qu’il s’agit de votre dernière question d’actualité au Gouvernement dans cet hémicycle, je veux rendre hommage à votre travail, à votre volonté d’agir, et saluer la marque que vous laisserez au Sénat après plus de dix-huit ans de mandat.

J’en profite pour saluer également Mme la présidente de la commission des affaires sociales Catherine Deroche, Mmes les sénatrices Laurence Cohen et Françoise Férat, MM. les sénateurs André Gattolin, Jacques Le Nay, Charles Guené et Bernard Fournier.

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