Monsieur le sénateur Folliot, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser le ministre des armées, Sébastien Lecornu, qui est en train de rentrer du sommet de l’Otan, qui s’est tenu à Vilnius, pour se rendre à l’Assemblée nationale, laquelle doit se prononcer sur les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi relatif à la programmation militaire, comme le Sénat le fera demain.
Je vous sais très engagé sur le sujet de l’aide à l’Ukraine. Vous connaissez la situation, pour vous y être rendu à plusieurs reprises.
Comme vous le savez, depuis le début de la guerre, la France s’est engagée à soutenir l’Ukraine dans sa légitime défense contre l’agression de la Russie. Ce soutien militaire répond à des critères clairement définis par le Président de la République : une aide utile, une aide qui ne conduise pas à l’escalade et une aide qui n’affaiblisse pas la défense de la France.
L’une des spécificités de notre soutien militaire est que nous fournissons des capacités complètes, incluant non seulement les équipements, mais aussi la formation et les solutions de maintenance. C’est ce que nous avons fait pour nombre de matériels qui ont fait leurs preuves sur le terrain et apporté un avantage opérationnel à l’Ukraine, notamment les canons Caesar, les Mistral, les Crotale, les SAMP/T, pour la défense aérienne, ainsi que les blindés VAB ou encore des chars légers AMX-10 RC, demandés d’ailleurs par les Ukrainiens.
Dans ce cadre, le Président de la République a annoncé, hier, à Vilnius, que la France allait livrer de nouveaux missiles permettant des frappes dans la profondeur. Il s’agit de missiles Scalp, tirés depuis des aéronefs, avec une portée de 250 kilomètres environ. Ces missiles sont d’une grande précision et ont vocation à être utilisés exclusivement à l’intérieur du territoire ukrainien. Ils apporteront un avantage significatif à l’Ukraine dans sa contre-offensive.
Les discussions entre chefs d’État à Vilnius portent également sur les engagements supplémentaires que nous pouvons prendre pour garantir la sécurité de l’Ukraine pendant que les conflits continuent et sur les perspectives d’adhésion à l’Otan, à terme.
Ces discussions sont encore en cours à cette heure, et des annonces auront lieu dans la foulée.