Intervention de Marie-Claude Varaillas

Réunion du 22 juin 2023 à 14h45
Industrie verte — Vote sur l'ensemble

Photo de Marie-Claude VaraillasMarie-Claude Varaillas :

Madame la présidente, messieurs les ministres, mes chers collègues, à la fin d’un débat de qualité, mais mené à marche forcée en dépit de l’importance des enjeux, nous partageons tous le même constat : notre pays a besoin d’un nouveau souffle industriel et de nouvelles perspectives permettant à notre appareil productif de se transformer en profondeur.

La réindustrialisation est un sujet majeur au regard des défis que nous devons affronter en termes de souveraineté, de maîtrise de la chaîne des valeurs et de reconstruction de nos compétences et savoir-faire.

Il n’y aura pas de réindustrialisation efficace sans objectifs clairs. Nous regrettons que la notion d’industrie verte n’ait jamais été définie, et ce après plusieurs heures de débat.

Vous continuez à réfléchir projet par projet, alors qu’il s’agit de construire et reconstruire des filières entières. Rien non plus sur la transformation des industries existantes !

Nous ne pourrons pas réindustrialiser contre les élus locaux et les collectivités territoriales, à l’égard desquels vous semblez nourrir une certaine défiance, comme si la désindustrialisation était de leur fait ! Je prétends au contraire que les élus locaux sont les premiers interlocuteurs des porteurs de projets et les plus à même d’assurer l’acceptabilité de nouveaux projets qui doivent s’insérer dans un écosystème complexe.

La réindustrialisation ne saurait se faire contre l’environnement, les procédures et la protection de la biodiversité. Ce discours d’un autre temps n’est plus audible, à l’heure où nous constatons au quotidien les conséquences du changement climatique. La priorité aux friches et aux sites existants est une nécessité absolue si nous voulons tenir nos engagements en matière de sobriété foncière.

Enfin, il ne suffit pas d’appeler à la réindustrialisation de la France, que vous présentez devant les patrons des multinationales réunis à Versailles plutôt que devant les parlementaires comme « la mère des batailles ».

Vous ne prévoyez pas de financements pérennes, en lieu et place des fonds étrangers, non plus que d’investissements importants en faveur de l’éducation, de la formation et de l’assistance à la reconversion professionnelle pour les nombreux ouvriers dont les sites ont fermé malgré les aides publiques massives, que vous refusez toujours de conditionner.

Même si nous saluons les travaux des différentes commissions, nous nous abstiendrons sur ce projet de loi.

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