Intervention de Florence Lassarade

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 15 juin 2023 à 9h40
Les avancées thérapeutiques dans la prise en charge des maladies neurodégénératives — Examen de la note scientifique sur florence lassarade sénatrice rapporteure

Photo de Florence LassaradeFlorence Lassarade, sénatrice, rapporteure :

Concernant l'errance médicale, le meilleur endroit pour diagnostiquer la maladie d'Alzheimer est un centre mémoire. Or, ces centres de référence ne sont pas forcément connus des médecins généralistes. De plus, de nombreuses personnes n'ont plus de médecin traitant. Le malade d'Alzheimer s'ignore. Le diagnostic peut venir de sa famille, s'il en a une, ou le cas échéant d'une institution, un EPHAD par exemple. La détection n'est pas très difficile : le médecin donne, en début de consultation, cinq mots à retenir, puis demande au patient de les répéter quelques minutes plus tard. Néanmoins, les médecins généralistes font face à une pression importante : ils ont peu de temps lors des consultations pour effectuer ce diagnostic.

Les immunothérapies sont d'abord arrivées aux États-Unis mais sont encore peu utilisées en France à cause de leurs effets secondaires. Elles doivent être réalisées au début de la maladie : le diagnostic doit donc être précoce. Les effets secondaires comprennent des microhémorragies et des oedèmes qui inquiètent les pharmacologues. Cependant, ceux-ci ne sont détectables qu'à l'IRM.

Le traitement coûte environ 2 000 euros par mois. Il consiste en deux perfusions mensuelles. Des équipes d'infirmières doivent pouvoir l'administrer. Néanmoins, le coût de la maladie pour la société relativise celui du traitement. Certains traitements régulateurs ont été délibérément mis à l'arrêt, alors que les scientifiques que j'ai rencontrés, à Bordeaux notamment, estimaient qu'ils pouvaient faire reculer l'arrivée de la maladie de deux ans. Pour être précis, ce traitement a été déremboursé : par conséquent, il n'est plus prescrit.

Les traitements immunologiques suscitent néanmoins beaucoup d'espoirs. Leur autorisation aux États-Unis permettra de faire un premier bilan d'évaluation. L'Europe les évalue actuellement, mais la France reste frileuse à ce sujet. Même si la maladie d'Alzheimer évolue lentement, il ne faut pas se priver de ces traitements dont le coût peut être relativisé.

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