Intervention de Gérard Larcher

Il devint président de Public Sénat en décembre 1999, fonction qu’il assuma pendant dix ans, s’attachant à mettre en valeur les travaux et l’image de notre assemblée. Il faut bien avoir en mémoire le scepticisme absolu qu’a suscité la naissance de cette chaîne, y compris dans les rangs de notre assemblée.

Le passionné de littérature qu’il était anima avec talent l’émission Bibliothèque Médicis.

Au fond, il a su rendre plus accessibles nos institutions en les faisant mieux connaître. Il a ainsi beaucoup apporté à notre démocratie. Nous devons lui en savoir gré.

Dans son dernier livre, Les rives de la mémoire, il écrit : « J’ai interrogé des écrivains, des artistes, de grands dirigeants français et étrangers. Je les ai vus dans le doute, le désarroi, toujours dans la solitude du pouvoir et de la création. J’ai admiré leur courage et senti leur obsession de laisser une trace. » Jean-Pierre Elkabbach fut lui aussi, comme nous, un homme empli de doute et de courage, qui laissera une trace auprès de celles et de ceux, dont je fus, qui l’ont connu.

Au nom du Sénat, j’adresse nos condoléances à sa famille, à ses proches, à ses confrères et consœurs, notamment à celles et à ceux avec lesquels il a beaucoup travaillé à Public Sénat.

Voilà deux hommes aux parcours différents, que la création de Public Sénat, dans le scepticisme général, a rapprochés en cette fin d’année 1999 et qui ont contribué à tracer une voie pour nombre de chaînes parlementaires, bien au-delà de notre pays.

En mémoire de Jacques Valade, qui fut un très grand parlementaire, et de Jean-Pierre Elkabbach, je vous propose, mes chers collègues, d’observer un moment de recueillement et de partage.