Madame la Première ministre, rien de ce qui est inhumain ne doit nous être étranger. Aujourd’hui, nous nous sentons tous Israéliens ; nous nous sentons aussi tous Arméniens. Ces deux peuples sont liés par leur destinée tragique, en particulier par deux génocides.
Dans le Caucase du Sud, les plans du satrape de Bakou ont réussi sans rencontrer la moindre opposition, si ce n’est quelques gesticulations. Il a commencé par organiser un blocus pour affamer, pendant de longs mois, toute la population du Haut-Karabagh. Il a ensuite porté le coup de grâce et achevé le travail en jetant sur les routes d’un exode sans retour près de 110 000 Arméniens. Presque trois mille ans de présence arménienne, trois millénaires d’histoire ont ainsi été effacés en trois jours.
Madame la Première ministre, mes questions sont précises, et je sais que vos réponses le seront.
Premièrement, cette opération est-elle, pour vous, une épuration ethnique ?
Deuxièmement, puisque l’Arménie est désormais menacée dans sa souveraineté, quelles mesures comptez-vous prendre pour la protéger ? En particulier, comptez-vous dénoncer l’accord scélérat de Bakou…