Madame la ministre des solidarités et des familles, le dynamisme de la natalité française a longtemps été une exception, voire un modèle.
Pourtant, comme dans tant d’autres domaines, la France décline. Depuis 2011, la natalité est en chute libre dans notre pays, et vous regardez ailleurs ! L’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques, vient malheureusement de confirmer une nouvelle baisse de la natalité. L’année 2023 pourrait être la pire depuis 1945, puisque l’on compterait à peine 700 000 naissances dans notre pays.
Les raisons en sont bien connues : le démantèlement de la politique familiale sous François Hollande, la baisse du quotient familial et de la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje), la modulation des allocations familiales selon les revenus parentaux, le plafonnement des ressources, l’insuffisance du congé parental, etc.
Depuis 2017, malgré diverses annonces, rien n’a été fait pour soutenir les familles et leur redonner confiance.
Les promesses de création de places en crèche ont été rendues vaines par l’étranglement financier des communes, le personnel qualifié manque et les prestations familiales ont été gelées.
Au fond, en perdant son universalité, la politique familiale est devenue essentiellement sociale et ne compense plus la charge de l’entretien et de l’éducation de l’enfant.
L’accueil d’un enfant nous engage et repose sur la manière dont nous nous projetons dans l’avenir. L’emploi, le logement, la sécurité financière et l’anxiété liée au climat relèvent donc aujourd’hui de votre responsabilité. Cette chute de la natalité vous préoccupe ; elle devrait vous obséder !
Il y va de la survie de la France, ni plus ni moins. Relever le défi de la natalité, revient, certes, à préserver notre modèle social, à faire perdurer notre culture et notre identité, mais aussi, et surtout, à demeurer maîtres de notre destin national.
Au vu de tous ces enjeux, la politique familiale devrait assurément redevenir une priorité nationale.
Madame la ministre, vous partagez peu ou prou ce constat. Quelles actions concrètes envisagez-vous pour contrer le déclin démographique de la France ? À quand une véritable politique familiale, à la fois généreuse et ambitieuse, qui soutienne toutes les familles et renoue avec notre histoire et avec notre modèle ?