Intervention de Jean-Baptiste Blanc

Réunion du 12 octobre 2023 à 10h30
Questions orales — Modalités de recrutement des directrices d'école dans la ruralité

Photo de Jean-Baptiste BlancJean-Baptiste Blanc :

Ma question porte sur les modalités de recrutement des directrices ou directeurs d’école dans la ruralité.

Une institutrice souhaitant devenir directrice d’école élémentaire doit s’inscrire sur une liste départementale d’aptitude aux fonctions de directeur d’école. L’ancienneté requise de services effectifs est de deux ans et les candidatures parviennent à l’inspection académique revêtues de l’avis motivé de l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription. Une commission d’entretien, composée de l’inspecteur d’académie ou de son représentant, d’un inspecteur et d’un directeur d’école, émet un avis après étude du dossier et entretien avec le candidat. L’inspection académique arrête alors la liste d’aptitude après avis de la commission administrative paritaire départementale.

Il s’agit d’une procédure nationale extrêmement codifiée, voire rigide. C’est regrettable, sachant que des rapports de l’inspection générale de l’éducation nationale préconisent que l’organisation scolaire en milieu rural fasse l’objet d’une politique particulière au niveau des administrations centrales et au sein des académies, notamment en ce qui concerne les ressources humaines.

En effet, dans la ruralité, les élus locaux travaillent en lien très étroit et constant avec les directeurs d’école, dans le souci de maintenir dans leur commune la qualité du service public de l’éducation.

D’ailleurs, le Président de la République avait bien compris le rôle essentiel du maire en prenant l’engagement, dès 2019, qu’aucune fermeture de classe ne pourrait se faire sans l’accord préalable de ce dernier.

Dans le cadre du plan ruralité, lancé par la Première ministre le 31 mars 2023, l’un des axes de travail pourrait être, en accord avec les préconisations de l’inspection générale, l’amélioration de la politique de recrutement des directeurs d’école.

Permettez-moi d’illustrer ce propos par le cas concret d’une institutrice d’une commune de Vaucluse, mon département d’élection. Depuis de nombreuses années, celle-ci se voit privée du poste de directrice d’école, faute de priorité sur le poste. Or cette institutrice a, à de nombreuses reprises et pour la troisième année consécutive, occupé ce poste en accord avec l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription, en remplacement de la directrice titulaire absente pour congé de maternité prolongé.

Cette institutrice a su assurer une continuité administrative, pédagogique et relationnelle depuis trois ans, dont deux années marquées par le covid-19. Elle assume tout, de l’organisation à la gestion, mais elle risque, à la rentrée prochaine, de se voir refuser le poste, n’étant pas prioritaire.

Madame la secrétaire d’État, il me semble que l’on rencontre ce type de cas un peu partout. Aussi, que comptez-vous faire à ce sujet ?

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