Intervention de Karine DANIEL

Réunion du 11 octobre 2023 à 15h00
Débat préalable à la réunion du conseil européen des 26 et 27 octobre 2023

Photo de Karine DANIELKarine DANIEL :

Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, le Green Deal, lancé par la Commission européenne en 2019, est une réponse concrète et urgente aux défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Il s'agit d'une feuille de route audacieuse visant à transformer l'Union européenne en une économie neutre en carbone d'ici à 2050, tout en garantissant une croissance économique durable. C'est un plan ambitieux, qui nécessite une réponse énergique et un engagement de la part de chaque État membre. Il est de notre devoir, en tant que législateurs, de contribuer à sa réussite.

Nous saluons l'initiative de la Commission européenne, qui a adopté une série de propositions visant à adapter les politiques de l'Union en matière de climat, d'énergie, de transport et de fiscalité, pour réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d'au moins 55 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Dans le flot des crises que traverse l'Union – elles ont été beaucoup évoquées ce soir – et dans la perspective des choix budgétaires qu'il faudra effectuer, l'urgence climatique doit rester la priorité de notre agenda. Les rapports scientifiques nous alertent constamment sur les conséquences graves du changement climatique, telles que les vagues de chaleur mortelles, les incendies de forêt dévastateurs, les inondations catastrophiques et la montée du niveau de la mer menaçant nos côtes.

Le récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a réaffirmé ces menaces et a souligné l'importance cruciale de limiter le changement climatique à 1, 5° C pour éviter des conséquences catastrophiques.

L'Union européenne a montré la voie en adoptant un objectif de neutralité carbone d'ici à 2050. Cependant, pour que le Green Deal soit une réussite, il est essentiel que tous les États membres s'engagent pleinement dans sa mise en œuvre. L'Union européenne doit s'efforcer de collaborer étroitement avec d'autres acteurs mondiaux.

La crise climatique est un défi global. Il est impératif que l'Union travaille avec d'autres pays pour trouver des solutions durables. Il est important de noter que l'Union a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 32 % entre 1990 et 2020. L'Europe est ainsi responsable de 9, 8 % des émissions de CO2, contre près de 63 % pour l'Asie.

Cela signifie qu'il faut renforcer nos partenariats avec des Nations telles que les États-Unis, la Chine et l'Inde et jouer un rôle moteur dans les négociations internationales sur le climat.

Quelles initiatives le Gouvernement va-t-il prendre en ce sens ? Telle est la question qui s'impose à nous.

En tant que Nation au cœur de l'Europe, la France doit jouer un rôle de premier plan dans cette initiative.

Nous devons accélérer nos efforts pour respecter nos engagements en vertu de l'accord de Paris. Le gouvernement français doit ainsi continuer à investir dans les énergies renouvelables et promouvoir l'efficacité énergétique dans tous les secteurs de l'économie, pour développer des transports publics écologiques et soutenir une agriculture durable. Ces mesures sont non seulement bonnes pour l'environnement, mais également créatrices d'emplois. De plus, elles stimulent l'innovation, dans laquelle nous devons investir.

Je ne reviens pas sur les enjeux budgétaires, que ma collègue Florence Blatrix Contat a évoqués : les financements devront être à la hauteur pour atteindre de tels objectifs.

Ensuite, l'éducation et la sensibilisation du public sont des éléments clés pour le succès des politiques environnementales de l'Union européenne. Nous devons expliquer, et réexpliquer, aux citoyens les enjeux de la crise climatique et les avantages d'une transition vers une économie verte.

Le Green Deal de l'Union européenne doit être rendu plus lisible dans les territoires afin que ces derniers puissent s'engager concrètement dans la transition écologique. Nous nous devons de soutenir ces territoires en élaborant des politiques nationales qui soient cohérentes avec les objectifs du Green Deal.

En outre, une coordination étroite avec les autorités locales et régionales est essentielle pour mettre en œuvre efficacement ces mesures et assurer une transition juste et équitable vers une économie plus respectueuse de l'environnement.

Cela signifie qu'il faut soutenir les travailleurs et les territoires qui seront les plus touchés par cette transformation, en les accompagnant dans leurs projets de recherche de financement.

Pourrons-nous offrir des opportunités de formation et de reconversion professionnelle, garantir des conditions de travail décentes dans les nouvelles industries vertes et veiller à ce qu'aucune personne ni aucun territoire ne soient laissés pour compte ?

En conclusion, l'Union européenne doit garder ses ambitions environnementales. En tant que membre de l'Union européenne, nous avons la responsabilité de soutenir ses efforts et ses initiatives, d'accélérer notre transition vers une économie verte et de garantir une transition juste pour toutes et tous. C'est une occasion unique de façonner un avenir plus durable pour nos concitoyens, nos économies et notre planète. En agissant avec détermination, en collaborant avec d'autres acteurs mondiaux et en investissant dans l'innovation, nous pouvons concrétiser cette vision d'un avenir meilleur pour toutes et tous.

Nous serons par ailleurs très attentifs à la position qu'adoptera la France vendredi prochain concernant la proposition de la Commission européenne de reconduire pour dix ans l'autorisation d'utilisation du glyphosate, malgré les dangers avérés de cet herbicide.

Plus globalement, il est inopportun de demander une pause réglementaire européenne sur les normes environnementales, ainsi que l'a fait le président Emmanuel Macron. Au contraire, nous devons conserver nos ambitions dans le but de rendre notre futur plus vert. N'est-ce pas notre devoir envers nos concitoyens, nos enfants et les générations futures ?

Madame la secrétaire d'État, je vous remercie de répondre à nos interrogations et à nos fortes préoccupations. §

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