Je voudrais avant tout remercier d nouveau Mme la rapporteure et Mme la ministre. J’ai parfois été assez bruyante pendant vos interventions, madame la ministre ; n’y voyez qu’une expression de la fougue de ceux qui essaient de représenter nos maires et d’exprimer les difficultés auxquelles ils sont confrontés !
Je ne vais pas redire en détail ce que n’est pas cette proposition de loi. Je me suis déjà exprimée longuement sur ce sujet. Non, mes chers collègues, ce texte ne va pas résoudre le plus grave problème du logement : celui de la construction, de l’incitation à construire, qu’il s’agisse de logement en général ou de logement social.
Je veux également dire à ceux de nos collègues qui ont peur de la décision verticale du maire qu’un maire ne prend jamais une décision tout seul ! Jamais ! Avant de la prendre, il travaille avec ses services sociaux, avec son adjoint chargé de la politique sociale, avec le bailleur et avec l’État. Jamais un maire n’arrive dans un bureau et ne déclare : « C’est à lui que je vais donner ce logement. » C’est fini, ce genre de choses ! Ces pratiques ont peut-être eu cours à une autre époque, mais elles sont terminées : jamais un maire ne travaille tout seul. C’est pourquoi le poids, non pas du maire seul, mais de l’équipe municipale, me semble un élément extrêmement important.
Monsieur Savoldelli, je n’ai certes pas parlé de demandeurs de logement, mais j’ai parlé des gens, de ceux qui habitent dans ma commune, dans le Far West des Yvelines, et vont travailler à Aulnay-sous-Bois : deux heures de transport pour y aller, deux heures pour en revenir ! §Non, mes chers collègues, ce n’est pas du pipeau ! Je pourrais presque vous donner leurs noms : puisque les dossiers ne sont pas anonymisés, je les connais ; comme je les rencontre, comme ils viennent dans mon bureau pour me supplier de les aider à obtenir un logement à Aulnay-sous-Bois, je peux vous dire qui c’est ! Ces personnes dont les enfants sont perdus, parce qu’ils ont perdu leurs repères à l’école et que les parents passent quatre heures chaque jour dans les transports, j’en ai plein dans mon quartier ! Voilà ce que nous voulons éviter : nous voulons permettre l’intégration de toutes les populations, jusqu’aux plus modestes, dans nos communes.