a rappelé l'historique des épidémies grippales au cours du XXème siècle.
En 1957, les virus H2N2 ont remplacé les virus H1N1. Lors de la pandémie de Hong-Kong, en 1968, les virus H3N2 ont remplacé les virus H2N2 et les descendants de ces virus sont les virus saisonniers qui continuent de circuler. En 1977, la grande épidémie de grippe russe a entraîné la réintroduction des virus H1N1 qui avaient circulé dans les années 1950, et qui ont circulé aux côtés des virus H3N2 saisonniers.
Le virus H1N1 pandémique actuel supplantera-t-il à termes les virus saisonniers H1N1 ? Cette hypothèse est assez probable, compte tenu du faible niveau actuel de détection de virus H1N1 saisonniers. Pour les virus H3N2, un tel processus est également possible mais prendra plus de temps, une autre possibilité étant la cocirculation des deux virus, comme on l'a vu pour les virus H3N2 saisonniers et les virus H1N1 issus de la grande épidémie de grippe russe.
Le virus H1N1 pandémique actuel, qui a été récemment introduit dans la population humaine, est un virus nouveau pour l'homme, même si certains de ses éléments ont une parenté avec les virus H1N1 saisonniers qui ont circulé après la grippe espagnole de 1918. Mais c'est un virus nouveau de par sa composition et ses propriétés. Il est déjà très bien adapté, et il serait d'ailleurs intéressant de comprendre pourquoi il a été d'emblée aussi bien adapté à l'homme. Au fur et à mesure de son adaptation, il va probablement devenir un virus saisonnier. Mais on ne sait pas quel temps prendra cette évolution, ni si le virus aura une vitalité suffisante pour remplacer complètement les virus H3N2.