a indiqué qu'il était devenu, depuis le début du mois d'avril 2010, directeur des études et de la prospective à l'Etablissement français du sang. Il a dit avoir eu de nombreux liens avec les industriels du médicament et d'autres acteurs du secteur de la santé en raison de son activité de consultant.
Il a précisé que, s'il n'a pas eu de rôle direct dans la gestion de la pandémie grippale, il en a été un spectateur extérieur mais attentif. Ses différentes fonctions au sein de l'Institut Pasteur, jusqu'en septembre 2009, du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), de la Société française de santé publique ainsi que ses anciennes fonctions à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), lui ont permis en effet d'avoir un regard sur différents aspects de la gestion de la pandémie.
Il s'est donc félicité que son audition par la commission d'enquête lui donne l'occasion de s'exprimer sur ce sujet, qui a agité et divisé le monde de la santé publique.
Il a relevé que la commission « évaluation et prospective » du HCSP, à laquelle il appartient, n'a pas été consultée au moment de la crise pandémique, ce qui peut paraître étonnant. En fait, le HCSP a plutôt fonctionné comme une chambre d'enregistrement des avis du comité de lutte contre la grippe (CPLP) : la démarche inverse aurait été préférable et, par exemple, la création d'une « cellule de crise » au sein du HCSP aurait pu être une bonne idée, outre qu'elle aurait soulevé moins de problèmes de conflits d'intérêt.
Quoi qu'il en soit, la lecture des avis du HCSP rendus à partir de juin 2009 laisse transparaître la réserve du Haut Conseil sur le choix d'une vaccination massive de la population. S'il y a eu une pression des industriels, ce n'est donc pas dans le cadre de cette institution qu'elle s'est exercée. Par ailleurs, le colloque annuel de la Société française de santé publique, du 1er au 3 octobre 2009, a été l'occasion de constater la réserve des professionnels sur la vaccination. Cette réserve peut surprendre, d'autant plus qu'elle a été exprimée, en particulier, par les représentants des administrations publiques en charge de la mise en oeuvre de la vaccination. M. Yves Charpak, lui-même partisan de la vaccination, a souligné que sa position était apparue très minoritaire lors d'un débat qu'il avait animé sur ce sujet.