Se défendant d'avoir préconisé le maintien du niveau de protection le plus élevé, M. Yves Charpak a observé que, grâce à la pandémie H1N1, on avait appris que l'on connaissait très mal la grippe saisonnière, avec laquelle on vit cependant depuis de nombreuses années, et que l'on avait très peu réfléchi sur son impact et sur les moyens de lutter contre le virus de la grippe. Ainsi, on se contente encore de mesurer l'impact de la grippe saisonnière par la seule surmortalité. On a très peu travaillé là-dessus. Le niveau de dépenses engagées dans la politique vaccinale devrait aussi imposer une évaluation sérieuse de l'efficacité de la vaccination. On n'a pas non plus travaillé assez en amont sur la définition de la politique de vaccination saisonnière. Par exemple, plusieurs médecins africains se sont émus du fait qu'aucune étude n'existe sur la vaccination des enfants de moins de cinq ans, qui représentent pourtant la population la plus fragile de nombreux pays d'Afrique. Si un virus plus virulent que le H1N1, comme le H5N1, arrive au niveau pandémique, cette absence de données sera particulièrement grave. Or, des recombinaisons pourront se produire, sans parler de certaines manipulations possibles dans les laboratoires, qui sont d'ailleurs un peu inquiétantes.