Intervention de Dominique Dupagne

Commission d'enquête sur la grippe A — Réunion du 26 mai 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Dominique duPagne médecin généraliste

Dominique Dupagne :

a observé que pour apprécier l'utilité de la vaccination dans la lutte contre une épidémie, il faut évidemment tenir compte du délai entre l'injection et l'acquisition de l'immunité. Dans le cas de la grippe H1N1, la gravité de la situation ne justifiait sans doute pas de jeter aux orties les bases de l'immunologie.

D'une manière plus générale, on peut penser que le recours au vaccin se justifie dans le cas d'une maladie qui expose à un risque significatif, et qu'il se justifie d'autant mieux que le virus est stable. Bien sûr, on peut toujours penser, avec les adversaires de la vaccination, que l'on peut survivre sans vaccins. Mais on peut aussi penser qu'il n'est pas très compliqué de se vacciner pour être protégé contre une maladie grave, comme la poliomyélite, pendant 10 ans ou même plus. Les virus grippaux sont des virus mutants et si l'on veut s'en protéger, il faut une vaccination annuelle à vie. Les personnes qui ont été vaccinées cette année contre la grippe A ne bénéficient que d'une protection transitoire. Si elles veulent continuer à se protéger, elles devront se vacciner toute leur vie.

On peut donc s'interroger sur l'utilité d'une politique de santé publique consistant à vacciner tous les ans tout le monde contre une maladie qui ne causera qu'un décès sur 100 000 cas. On peut avoir d'autres priorités. Il y a des choses inévitables et il peut y avoir chaque année des gens qui meurent de la varicelle : chercher le risque zéro est absurde.

a ajouté que pour apprécier l'efficacité de la vaccination contre la grippe H1N1, il serait intéressant de savoir combien de personnes vaccinées ont présenté des formes graves de la maladie ou sont décédées, mais qu'il n'avait pas trouvé de données chiffrées sur ce point.

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