Intervention de Didier Raoult

Commission d'enquête sur la grippe A — Réunion du 26 mai 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Didier Raoult professeur de microbiologie directeur de l'unité mixte de recherche des rickettsies à la faculté de médecine de marseille

Didier Raoult :

a répondu que ce n'était pas le cas. Les virus grippaux de type A se répartissent en deux grands groupes caractérisés par leur hémagglutinine (H) et leur neuraminidase (N). Ils évoluent par glissement ou cassure. Les cassures se traduisent par une nouvelle numérotation (H1, H2, H3...), ce qui n'est pas le cas pour les variations par glissement au sein du même groupe antigénique. Une variation rend inopérante la protection acquise contre la souche précédente, mais la forme de lutte vaccinale est toujours la même : un vaccin unidosé, et cultivé sur des oeufs embryonnés.

Cela aurait dû conduire à une plus grande pondération dans la stratégie vaccinale adoptée pour lutter contre la grippe A (H1N1)v. En effet, c'est la stratégie vaccinale de lutte contre la grippe aviaire qui a été retenue ; or, celle-ci était particulièrement atypique. Le virus H5N1 tue en effet les oeufs embryonnés et interdit donc l'usage de ce moyen de production particulièrement efficace. Il a dès lors été nécessaire de développer des vaccins sur des cultures cellulaires et d'utiliser des adjuvants. Il faut noter au passage que ceux-ci n'ont pas eu de conséquences néfastes sur la santé des vaccinés puisqu'ils ne sont pas autre chose que du cholestérol car ils ont simplement pour effet de rendre huileux le produit injecté. L'inadaptation de l'élaboration des vaccins à la réalité du virus A (H1N1)v ne doit cependant pas faire perdre de vue qu'ils sont le principal moyen de lutte contre la contagion.

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