a dit partager totalement ce point de vue, estimant, comme beaucoup, que la campagne de vaccination aurait dû être adossée au système ambulatoire.
Poursuivant son propos sur le décalage entre la sévérité avérée de certains cas et la perception publique de la grippe A(H1N1)v, elle a ajouté que dans une société individualiste, il aurait dû être aisé de justifier l'adoption des mesures préconisées, notamment au regard de la fréquence des décès chez des sujets jeunes qui ne présentaient pas de facteurs de risque. Les Suédois ont diffusé des messages clairs : « vous vous protégez bien par casque pour circuler en vélo ; ici, faites vous vacciner pour vous protéger ». En France, l'habitude est prise du port de la ceinture de sécurité et de l'installation de sièges pour bébés en voiture. Pourquoi n'avoir pas réagi de la même façon pendant cette période de risque sanitaire ?
Le virus, lui-même, a été sujet à controverses. N'étant pas virologue, mais côtoyant les plus compétents en France en ce domaine, elle a résumé la situation en disant que c'est la recombinaison de différents morceaux de gènes qui était nouvelle. Avec une analyse fine, il est apparu qu'il persistait un certain degré de communauté antigénique avec des virus A(H1N1) antérieurs, ce qui explique que près d'un tiers des adultes de plus de 60 ans, et peut-être certains adultes plus jeunes, avaient des anticorps. En revanche, cela n'était pas le cas chez les enfants. En outre, chez les personnes de 60 ans et plus qui ont été atteintes par la grippe A(H1N1)v, la maladie pouvait être sévère avec un risque fort de létalité.
Quelques leçons peuvent ainsi être tirées de cette expérience. Parmi les points positifs, on peut relever la rapidité de l'information, la masse considérable de données recueillies en temps réel, leur actualisation de semaine en semaine. Cependant, ces avantages ont eu aussi leurs limites : les experts étaient le « nez dans le guidon », ce n'est qu'aujourd'hui qu'il est possible de prendre du recul.
En outre, quelques questions se posent encore : on ne peut affirmer qu'il n'y aura pas de seconde vague, que dans ce cas la gravité du virus ne serait pas modifiée, que le nombre de cas serait similaire.