est convenu qu'en effet les critiques faites à l'OMS portent plutôt sur son absence de transparence quant à l'indépendance de son expertise. Et le rapport propose une série de recommandations qui sont à retenir. L'OMS en a d'ailleurs déjà tenu compte. Elle a tout récemment décidé le retrait du Comité d'examen du Règlement sanitaire international (RSI) de deux personnes siégeant au Comité d'urgence. Cela va dans le sens d'une plus grande transparence. La décision, également toute récente, de la direction générale de renforcer les dispositions de déclaration de liens d'intérêt et le contrôle de potentiels conflits d'intérêts va aussi dans le sens de l'indépendance de l'expertise, et des recommandations du rapport. Il y a des leçons à tirer, en matière de publicité des liens et de procédures de gestion des conflits d'intérêts.
Cela dit, il ne faut pas sous-estimer, à côté de cela, le rôle positif de l'OMS dans la première application du RSI, qui est un acquis mondial très important puisqu'il tend à obliger les Etats à signaler les événements sanitaires de portée internationale. Il faut se souvenir qu'un Etat n'avait pas signalé, lors de l'épidémie de SRAS, les premiers cas survenus sur son territoire. Le RSI a bien fonctionné, puisque le Mexique - et il faut lui rendre hommage pour cela - a signalé à l'OMS ses premiers cas de grippe H1N1. Quant à l'Organisation, elle a été réactive et a mobilisé son Comité d'urgence. On ne peut tout de même pas lui reprocher d'avoir incité les Etats à se préparer et de les avoir alertés ! Non seulement l'OMS a été réactive, mais sa réaction, conformément à l'article 2 du RSI, a été proportionnée au danger puisqu'elle n'a pas recommandé de fermer les frontières ni d'interrompre les transports aériens. En revanche, il y a certainement des leçons à tirer au niveau de l'indépendance et de la transparence de l'expertise.