Intervention de Ulrich Keil

Commission d'enquête sur la grippe A — Réunion du 19 mai 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Ulrich Keil professeur directeur de l'institut d'épidémiologie à l'université de münster

Ulrich Keil :

a déclaré qu'il n'était en rien opposé à la vaccination qui, sous l'égide de l'OMS, a permis notamment d'éradiquer la variole. Force est cependant de constater que les bases empiriques pour justifier de l'intérêt du vaccin saisonnier contre la grippe ne sont pas claires. La théorie du réassortiment des virus n'est pas, à ce jour, prouvée. On agite toujours l'exemple de la grippe espagnole comme une menace à l'encontre de ceux qui minimiseraient un risque pandémique. On sait cependant que le virus de la grippe espagnole était considérablement moins virulent que les virus saisonniers actuels et que le nombre élevé de morts était dû au fait qu'il avait frappé des populations pauvres, mal nourries, affaiblies par la guerre. Si un tel virus se diffusait à nouveau, 96 % des morts seraient constatées dans les pays du Tiers Monde. Or, ce sont les populations des pays développés qui sont vaccinées.

La ministre polonaise de la santé a refusé la vaccination, soulignant qu'elle ne travaillait pas pour les laboratoires mais pour le peuple polonais.

Ce choix était avisé et la pandémie n'a pas eu plus d'impacts en Pologne qu'ailleurs.

L'utilité du recours à la vaccination antigrippale de masse est problématique, qu'il s'agisse de lutter contre un virus saisonnier ou un virus pandémique.

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