Pour l'avenir, M. Philippe Kourilsky a jugé plausible cette explication fondée sur l'immunité cellulaire, en estimant souhaitable de conduire davantage de recherches sur la question de l'immunité croisée.
Les standards de développement des vaccins sont tous plus ou moins fondés sur les anticorps, et l'on décrète un vaccin efficace quand il produit un certain nombre d'anticorps. Ces normes sont celles endossées par les fabricants de vaccins à la suite des avis rendus par les autorités de santé. Une réflexion est sans doute à mener pour essayer de faire peu à peu évoluer ces standards, tout en sachant que la question de l'immunité cellulaire est techniquement ardue.
a ensuite abordé la campagne de vaccination anti-pandémique.
Il s'est déclaré scandalisé d'avoir entendu certains médecins dire que le vaccin était inutile, qu'il ne servait à rien de se vacciner et que la grippe n'était pas dangereuse. En effet, on se vaccine non seulement pour se protéger mais aussi pour protéger les autres, car on aide à bloquer la dissémination du virus. Une personne qui ne fait qu'une grippe banale, non mortelle, n'en est pas moins un vecteur du virus qui peut être mortel pour ses voisins. Selon les chiffres généralement admis, il faut vacciner environ 85 % d'une population pour arriver à bloquer totalement la transmission d'un virus, ce qui laisse une marge de 10 à 15 % de personnes qui ne veulent pas se faire vacciner, même si la vaccination est obligatoire.
Pour défendre le principe de la vaccination, il a cité un épisode survenu il y a une vingtaine d'années. Une rumeur avait prétendu que la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) était associée à l'autisme. Bien que les scientifiques aient été surpris en l'absence de lien logique, cette hypothèse a été examinée, avant d'être rejetée a posteriori par un examen statistique. Cependant, les autorités britanniques ont suspendu la recommandation de vaccination (ROR) et, peu après, des foyers de rougeole sont apparus et ont touché des enfants. Les autorités britanniques ont voulu relancer la vaccination, mais sans succès car la population était réticente. Les campagnes de publicité n'ont pas donné les résultats attendus. L'objectif recherché n'a été atteint que lorsque les médecins ont été rémunérés pour vacciner. Sans vouloir établir de relations directes avec ce qui s'est passé en France pour la grippe A (H1N1)v, les négociations pour que les médecins procèdent à la vaccination n'en présentaient pas moins un enjeu financier.