a souhaité rappeler le contenu de son rapport de 2000 sur le principe de précaution concernant les experts. Il avait délivré un message, auquel il croit beaucoup, pour que l'expertise soit contractualisée. Trop d'expertises, et pas seulement pour la grippe H1N1, sont réalisées dans des conditions de bénévolat, qui ne sont pas critiquables en soi, sinon que les droits et les devoirs des experts sont mal spécifiés. Ce manque d'encadrement de l'expertise dessert le traitement des grands problèmes de santé publique.
Certes, le devoir de déclaration de leurs liens d'intérêt par les experts représente un acquis en matière de transparence. On s'aperçoit d'ailleurs que c'est la seule méthode efficace. Aux Etats-Unis, il y a une vingtaine d'années, une volonté de transparence, en elle-même légitime, avait conduit les autorités de santé à écarter des commissions compétentes tous les experts ayant des liens avec l'industrie. Le résultat a été que les comités spécialisés ont pris un certain nombre de décisions totalement contre-productives.
L'industrie recherche des experts dans le monde académique car ils sont souvent les plus compétents. Mais le monde industriel est aussi riche de compétences, qu'on ne trouve pas dans le monde académique. Citant sa propre expérience dans les sphères industrielle et académique, il a estimé avoir beaucoup appris dans l'industrie au profit des recherches qu'il mène. Aussi estime-t-il importante la contractualisation de l'expertise scientifique, comme l'Europe s'y est essayée, à la recherche d'un bon équilibre évitant les approches trop technocratiques.