a répondu que son intervention avait été postérieure aux grandes décisions gouvernementales concernant la lutte contre le virus A (H1N1)v. Il n'a donc pas été amené à formuler d'avis sur le recours à la vaccination.
En revanche, il a fait le 15 décembre 2009 une démarche personnelle auprès du directeur de cabinet de la ministre pour lui recommander de résilier la commande d'une partie des vaccins. Cette démarche était motivée par le fait que l'hypothèse d'une double vaccination était, à cette époque, levée. Il paraissait donc important de recalibrer le dispositif de vaccination. La même démarche a été conduite auprès des directeurs du ministère de la santé. Suite à ces rencontres, des études sur les conditions de résiliation ont été engagées par le ministère afin d'étudier les modalités juridiques les plus solides pour faire face aux demandes d'indemnisation qui suivraient nécessairement une résiliation. Celle-ci a finalement été annoncée par le Gouvernement en janvier.
S'agissant de l'organisation, il est tout d'abord difficile de prévoir quelle sera l'attitude la population et son appréciation du rapport bénéfice-risque. Un sondage, demandé par la CNAMTS à l'automne faisait apparaître que la population était réservée. Néanmoins, 75 % des personnes interrogées déclaraient qu'elles se feraient vacciner si le virus était dangereux. La grande volatilité de l'opinion publique rendait donc difficiles les décisions en matière d'organisation. On sait aujourd'hui que le virus était peu dangereux mais cette information n'était pas connue à l'époque.
Comment mieux faire si la situation est appelée à se représenter ? On peut distinguer différents cas selon que le virus a ou non une létalité élevée et si le vaccin est rare ou disponible. Face à un virus peu dangereux, et lorsque l'on dispose d'un vaccin abondant, la solution la plus efficace est la distribution par le plus grand nombre d'acteurs possibles car on ne paie que les vaccins effectivement consommés. A l'inverse, si le virus est virulent et que le vaccin est rare, il est préférable d'organiser la vaccination dans des centres dédiés pour mieux la maîtriser. Si le virus est grave et le vaccin disponible, plus il y a de distributeurs, mieux la population sera protégée.
Concernant la grippe A (H1N1)v, la première analyse était que le virus risquait d'être grave et que les vaccins seraient relativement rares. Ex post, il s'est avéré que le virus était moins agressif que redouté et le vaccin disponible en plus grande quantité que prévu. L'incertitude quant à la létalité et à la transmissibilité du virus n'était pas simple à gérer par les pouvoirs publics.
Pour l'avenir, mettre en place une organisation plus modulable serait préférable.