« En 1966, elle s’opposa violemment à la décision du général de Gaulle de nous retirer des structures intégrées de l’OTAN. Cette décision trahissait, aux yeux de l’opposition d’alors, “une position hargneuse à l’égard de nos alliés américains… et une sorte de poujadisme aux dimensions de l’univers”.
« Ce prétendu “poujadisme” d’hier est devenu votre code de bienséance d’aujourd’hui !
« Puis la gauche s’opposa frontalement à notre force de frappe, et ce n’est qu’en 1978 que les socialistes acceptèrent du bout des lèvres notre dissuasion nucléaire, et cela après le parti communiste !
Enfin, comment ne pas citer les terribles hésitations de certains de nos hauts responsables devant la chute du mur de Berlin et la réunification allemande ? À cet instant, l’Europe échappait à l’ordre binaire auquel ils s’étaient accoutumés, mais auquel de Gaulle n’avait pu, lui, se résoudre.
« Il est toujours piquant de voir l’opposition faire appel aux mânes du gaullisme, elle qui le combattit sans relâche !
« Quarante ans après les faits, voir la gauche célébrer un héritage qu’elle a tant contesté est finalement heureux, mais assez conformiste. Atlantiste quand il fallait être gaulliste, attentiste lorsqu’il convenait d’être réactif, nostalgique lorsqu’il s’agit d’être pragmatique : la gauche ne s’est jamais distinguée par son audace stratégique.