Par ailleurs, compte tenu du contexte de concurrence sans borne dans lequel s’exerce l’édition, il est aussi important pour les journaux de repenser les conventions collectives à l’aune des nouveaux périmètres économiques qui – faut-il le rappeler ? – ne sont plus ceux de l’après-guerre.
Enfin, la formation des journalistes a besoin d’être clarifiée et améliorée, sans pour autant être uniformisée, car la diversité des parcours est un gage de richesse des contenus.
Il conviendrait d’ailleurs d’adapter ces contenus pour répondre au problème d’un lectorat particulièrement âgé en France. Les initiatives qui se profilent en direction des jeunes sont plus que nécessaires, car ces derniers délaissent clairement la culture de l’écrit au profit du numérique. Or, il a été démontré que la compréhension et l’assimilation d’une information étaient meilleures à la lecture d’un support papier.
Pour autant, il ne s’agit pas de dénigrer internet, qui fait partie intégrante de la vie des jeunes générations. Toute tentative de retour en arrière serait vaine. Il convient d’accompagner cet « existant » en l’adaptant. S’agissant de la presse diffusée sur internet, tout le monde s’accorde sur l’idée d’un statut de l’éditeur en ligne. Il est simplement souhaitable que ce dernier ait ses propres droits et obligations.
Tels sont, mes chers collègues, les principaux enjeux d’un débat sur l’avenir de la presse. Parce que la presse doit conserver sa liberté, son pluralisme et son indépendance, les pouvoirs publics ne peuvent pas être les principaux acteurs de la refondation du modèle économique de la presse. Ils doivent cependant prendre leur part au projet de modernisation, car ne pas accompagner ces mutations ferait courir le risque de la disparition de nombreux titres, ce qui amenuiserait l’un des principes que je viens d’énoncer : le pluralisme. Or, vous en conviendrez, madame la ministre, la démocratie ne peut pas se passer de la diversité des opinions.
Par conséquent, madame la ministre, mes chers collègues, sachez que les membres du RDSE soutiendront les initiatives publiques tant qu’elles s’inscriront dans une démarche de soutien politiquement désintéressée et économiquement prometteuse.