Madame la présidente Cukierman, vous l’avez rappelé, le 7 octobre dernier, une attaque terroriste sans précédent a touché Israël. Nous l’avons condamnée fermement, à plusieurs reprises – notamment avec vous, la semaine dernière.
Au cours de cette attaque, vingt-quatre de nos compatriotes ont perdu la vie. Sept sont encore portés disparus et plusieurs sont probablement retenus en otage à Gaza.
Nous l’avons dit, face à l’horreur, Israël a le droit à la sécurité. Israël a le droit de se défendre dans le respect du droit international humanitaire. Comme l’a affirmé le Président de la République, rien ne justifie jamais que des civils soient pris pour cible.
Aussi, à mon tour, permettez-moi de dire mon effroi face à la frappe qui a touché l’hôpital al-Ahli de Gaza, causant de nombreuses victimes palestiniennes. Je veux avoir une pensée pour les familles et les proches des victimes.
Cela ne fait aucun doute, chaque vie compte. Les hôpitaux et le personnel médical sont protégés par le droit international humanitaire. Celui-ci doit s’appliquer en toutes circonstances.
Dès hier, le Président de la République a condamné très fermement cette attaque.
Toute la lumière devra être faite sur ce drame. Les auteurs devront être identifiés et rendre des comptes.
Madame la présidente Cukierman, dans ce contexte dramatique, la position de la France est très claire.
Tout d’abord, nous sommes aux côtés de nos compatriotes. Je tiens à ce propos à saluer le travail de nos diplomates mobilisés jour et nuit. D’ici à ce soir, nous aurons permis à 3 500 de nos concitoyens de rejoindre la France.
La France demande la libération de tous les otages, sans délai et sans condition. Mme Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a rencontré dimanche dernier les familles à Tel-Aviv. Comme l’a déclaré le Président de la République hier, nous travaillons activement à leur libération.
Plusieurs dizaines de nos concitoyens sont par ailleurs bloqués à Gaza, dans une situation extrêmement précaire. Nous les suivons individuellement et faisons notre maximum pour leur permettre de quitter ce territoire.
Ensuite, je l’affirme de nouveau, les populations palestiniennes ne sont pas responsables de la situation. Nous avons annoncé un soutien supplémentaire de la France de 10 millions d’euros pour l’aide humanitaire à Gaza. Nous appelons à un accès humanitaire immédiat à Gaza, afin que l’aide des Nations unies puisse être acheminée et parvienne aux populations palestiniennes. C’est une urgence, des milliers de vies en dépendent.
Enfin, du point de vue diplomatique, nous multiplions les contacts avec les pays de la région pour éviter l’escalade et un embrasement régional. Notre position est constante : une issue politique avec deux États vivant en paix et en sécurité. C’est le seul horizon pour la paix.
Aux Nations unies, la France soutiendra cette après-midi le projet de résolution présenté par le Brésil, qui condamne sans ambiguïté l’attaque terroriste tout en rappelant la nécessité de permettre l’accès de l’aide humanitaire et la protection de la population civile de Gaza.
Madame la présidente Cukierman, la France cherchera toujours le chemin de la paix. Elle sera toujours une artisane de la sécurité et de la stabilité au Proche-Orient. Elle sera toujours du côté du droit international. C’est le sens de notre mobilisation et il continuera d’en être ainsi.
Madame la présidente, je vous confirme que le Parlement aura l’occasion de débattre de la situation au Proche-Orient dès la semaine prochaine.