Monsieur le sénateur Vanlerenberghe, nous étions ensemble vendredi dernier à Arras. Nous y avons rencontré une communauté éducative profondément traumatisée, mais qui reste debout et qui a fait le choix de rouvrir l’établissement scolaire dès le lendemain de l’attentat, le samedi, pour accueillir les enseignants, les élèves et les familles.
Je veux à mon tour, comme vous l’avez fait, monsieur le sénateur, rendre hommage à cette exemplaire mobilisation dans des circonstances absolument terribles et dramatiques.
Vous l’avez dit, Dominique Bernard est tombé en héros. Ses collègues qui sont intervenus sont des héros. Toutefois, ce sont des héros qui n’auraient pas dû l’être en de telles circonstances. La mission d’un enseignant, sa vocation, c’est de sauver des vies par la pédagogie, et non en s’interposant entre un terroriste armé et des élèves.
C’est pourquoi notre responsabilité absolue est de garantir à nos enseignants, à tous les personnels et aux élèves les conditions de sécurité qui sont évidemment nécessaires pour que l’école remplisse sa mission dans la sérénité.
Monsieur le sénateur, vous avez abordé deux questions.
Pour ce qui concerne la sécurité des bâtiments, j’ai rencontré ce midi l’ensemble des présidentes et présidents d’associations d’élus et nous publierons une déclaration commune dans les prochaines heures. Je puis néanmoins vous en livrer la substance : nous sommes unis autour de cet objectif de protection de nos agents et de nos élèves. Des efforts et des progrès ont été réalisés ces dernières années, notamment depuis 2015, quand le gouvernement d’alors avait engagé un plan massif de sécurisation et des plans de mise à l’abri.
Je le dis, ces mesures ont probablement permis d’éviter un carnage à Arras, où la réaction du personnel enseignant et éducatif a été tout à fait exemplaire.
Il faut probablement aller plus loin, et nous sommes déterminés à travailler de concert en ce sens.
J’en viens à la sécurité intellectuelle de nos enseignants, pour qu’ils puissent continuer à assumer leur mission. Oui, l’école doit rester un sanctuaire. Je suis conscient que, dans certains endroits, elle doit même le redevenir. Il s’agit là d’une mission profondément structurante, sur laquelle nous aurons à avancer tous ensemble.
J’ai un peu dépassé le temps de parole qui m’est imparti, monsieur le président, je vous prie de m’en excuser. D’autres questions me permettront d’approfondir ce sujet.