Intervention de Monique de Marco

Réunion du 18 octobre 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Attentat d'arras i

Photo de Monique de MarcoMonique de Marco :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.

Vendredi dernier, trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, Dominique Bernard est mort poignardé devant son lycée. Lui aussi était professeur. Nos pensées vont à ses proches, ses élèves et ses collègues.

C’est la richesse humaine qui fait toute la force de l’éducation nationale, mais elle s’amenuise.

Au travers de nos enseignants, c’est le savoir et nos valeurs qui sont attaqués. L’école est en première ligne, mais elle ne peut être la seule réponse à cette violence qui trouve son lit dans l’effondrement de l’État social.

L’école doit rester un lieu de transmission de savoirs et d’émancipation, un lieu où l’on apprend la tolérance et le vivre ensemble, un lieu où la communauté éducative se sent entendue. Malgré la sidération, la colère et la tristesse, il va de soi que l’école ne doit pas devenir une forteresse.

Lundi dernier, une minute de silence a été observée dans tous les établissements scolaires. Hasard du calendrier, la commission d’enquête sur le signalement et le traitement des pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes reprenait ses travaux. À cette occasion, la faiblesse de la formation et de la préparation à la vie de classe des enseignants a été pointée du doigt.

Il y a trois ans presque jour pour jour, monsieur le ministre, j’ai interpellé votre prédécesseur sur cette question. Rien n’a changé. On nous parle aujourd’hui d’un retour aux écoles normales, mais est-ce vraiment le cap ?

Hier, devant la commission d’enquête, la sœur de Samuel Paty nous a informés du défaut d’accompagnement institutionnel auquel s’était heurté son frère, alors qu’il cherchait soutien et protection avant son assassinat. Elle nous a également appris que les dernières circulaires n’avaient apporté aucune amélioration dans la prise en compte de la parole des enseignants.

Cette surdité institutionnelle est accablante.

Au-delà des discours de circonstance, nous attendons des actes et non des mots, monsieur le ministre. Quels seront les vôtres ?

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