Les mots ne réparent pas les cœurs, les mots n’assèchent pas les pleurs, mais, parfois, les mots réconfortent.
Voilà les quelques mots que je convoque quand il m’est demandé de prononcer un éloge funèbre, monsieur le ministre. Mais comment voulez-vous que j’utilise des mots aujourd’hui pour porter l’impensable en perpétuelle répétition, l’impensable qui s’est reproduit à Arras la semaine dernière ?
Tant de colère nous envahit tous, même si l’on doit rester digne – comme toujours en de telles circonstances… Cette dignité que l’on nous demande depuis toujours et à chaque fois ; cette retenue politiquement correcte dont nous sommes coupables après le père Hamel, après Nice, après Charlie, après le Bataclan et le Stade de France, après Samuel Patty et, aujourd’hui, après Dominique Bernard.
Oui, c’est la colère qui nous submerge. Face à cette colère, monsieur le ministre, quels sont vos mots et, surtout, quels sont vos actes pour tenter de l’apaiser ?