Ma question s’adresse à M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
Monsieur le ministre, dimanche à Arras, lundi dans toute la France, nous nous sommes rassemblés pour rendre hommage à Dominique Bernard, enseignant assassiné, trois ans après que l’a été Samuel Paty. Tous les deux ont été victimes de la barbarie, et celle-ci porte un nom : le terrorisme islamiste.
Nous témoignons notre soutien à sa famille, à ses collègues et à l’ensemble de la communauté éducative.
Nous saluons le courage de celles et de ceux qui se sont interposés, ainsi que des forces de l’ordre qui sont intervenues rapidement. Nous pensons également aujourd’hui à nos amis belges et suédois, eux aussi endeuillés.
Dominique Bernard est mort parce qu’il était un enseignant, un « porteur de flambeau », et parce que le djihadisme se projette contre l’école.
Dominique Bernard est mort pour s’être interposé entre l’école, qui est au cœur de notre République et de sa promesse d’émancipation, et le fanatisme, dont l’objectif est exactement inverse.
Après Arras comme après Conflans-Sainte-Honorine, il ne faut absolument pas tomber dans les pièges tendus par les défenseurs de cette idéologie mortifère, celle-là même qui voudrait que nous fassions des amalgames ou que nous nous divisions. Il nous faut au contraire nous rassembler derrière nos valeurs communes, notamment la laïcité, et les réaffirmer.
Je pense à Caroline Fourest, qui, avec d’autres, défend ce qu’elle nomme justement « le génie de la laïcité » et qui dénonce depuis longtemps certains renoncements, au travers du « pas de vague » ou par cynisme électoral. « Il faut arrêter de penser que l’école laïque est islamophobe », rappelait-elle voilà quelques jours.
Il est temps, en effet, que certains cessent de faire de l’école une cible. La laïcité, c’est ce principe qui permet de croire ou de ne pas croire. Nous devons défendre ce cadre de neutralité et rappeler que, loin d’être la source de nos problèmes, il est au contraire la condition de notre vie collective.
Monsieur le ministre, il est impératif que la parole puisse se libérer lorsque des propos se font menaçants. Comment mieux protéger nos enseignants tout en réaffirmant ce cadre qui nous est cher ?