Intervention de Joshua HOCHART

Réunion du 23 octobre 2023 à 16h00
Services express régionaux métropolitains — Adoption en procédure accélérée d'une proposition de loi dans le texte de la commission modifié

Photo de Joshua HOCHARTJoshua HOCHART :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, en novembre dernier, Emmanuel Macron a annoncé, à la surprise générale, sa volonté de développer le service ferroviaire dans treize métropoles françaises, pour un coût de 700 millions d'euros.

Il s'ensuivit tout un tas d'annonces pour le secteur ferroviaire. En avril dernier, la Première ministre Élisabeth Borne a ainsi promis une enveloppe de 100 milliards d'euros dans le cadre d'un plan de développement. Puis, le ministre délégué chargé des transports a fait la tournée des médias en évoquant des pistes de financement, comme la taxation des sociétés d'autoroute, et donc indirectement des usagers de ces autoroutes privatisées, ou encore la taxation du secteur aérien.

En réalité ce plan de 100 milliards d'euros n'est pas ficelé. Personne ne sait quand les Serm seront opérationnels ni qui les financera. Enfin si : il est fort probable que les Français les plus modestes soient encore mis à contribution pour un gain d'efficacité quasiment inexistant dans les zones rurales.

Cette proposition de loi érige le ferroviaire en élément indispensable de la construction des métropoles, en l'absence de toute vision des mobilités à long terme pour l'ensemble des Français. Une fois de plus, les zones urbaines vont recevoir plusieurs milliards d'euros de financements dont les Français des zones rurales n'obtiendront pas le moindre bénéfice…

Chers collègues, ce texte risque d'aggraver les fractures qui existent à l'échelle nationale entre les zones rurales, urbaines et périurbaines.

L'article 1er est en ce sens assez clair : il tend à réserver le stationnement dans les gares et pôles d'échanges aux vélos, véhicules de covoiturage et autres « moyens de mobilité partagée ». Cela signifie qu'un habitant des zones rurales ou périurbaines, seul, mais prêt à consentir l'effort de laisser sa voiture pour se rendre en ville en train, sera exclu des gares et pôles d'échanges. Il ne pourra même pas se rendre en ville avec sa voiture, puisque vous refusez de suspendre les zones à faibles émissions mobilité. Les plus riches seront libres de se mouvoir et les plus pauvres seront cantonnés chez eux !

Nous avons besoin de garanties quant au fait que les zones rurales seront désenclavées et que leurs habitants ne seront pas, une fois de plus, les grands oubliés.

La France a besoin d'une loi de programmation des transports, pas de textes saucissonnés par-ci par-là, empêchant toute vision à long terme. De nombreux projets doivent être étudiés : la qualité du réseau routier et notamment des routes secondaires doit aussi devenir une priorité.

Au fond, monsieur le ministre, ce projet, marqué par le refus de favoriser la mobilité des Français habitant en zone rurale, ne sert en fait que vos électeurs, ceux qui se trouvent essentiellement dans les grandes villes et à proximité, en punissant d'une certaine façon ceux qui, selon vous, votent mal !

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