Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, au titre des objectifs que la France s'est fixés en matière de transition écologique, les services express régionaux métropolitains organisés par cette proposition de loi constituent une innovation structurante pour nos territoires.
Je souhaite saluer le travail consensuel accompli par notre rapporteur, Philippe Tabarot, par la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, et par le Gouvernement.
Il est vrai que, pour être acceptés par tous, les projets liés à la transition écologique méritent un travail concerté et approfondi, allant dans le sens de l'intérêt des Français, surtout lorsque les mobilités sont en jeu.
S'agissant des investissements liés à la réalisation des services express régionaux métropolitains, une unanimité se dégage : les besoins de financement sont extrêmement importants.
Or, dans l'immédiat, les financements ne sont pas au rendez-vous. Les 700 millions d'euros annoncés par Emmanuel Macron sont dérisoires au regard du coût du déploiement de dix Serm d'ici dix ans, lequel est estimé a minima autour de 15 milliards d'euros, infrastructures de transport et matériel roulant compris. À l'heure de déterminer leurs positions sur ce texte, les sénateurs du groupe Les Indépendants – République et Territoires ont particulièrement insisté sur ce point.
Les membres de notre groupe n'ont de cesse de rappeler que la transition écologique a un prix. C'est pourquoi nous saluons la création de la conférence nationale de financement, qui aura pour mission de dégager des solutions pérennes en la matière.
L'État ne pouvant manifestement pas tout, il nous faudra certes trouver des financements publics, mais aussi aller chercher des solutions auprès du secteur privé.
De plus, si les moyens financiers constituent le nerf de la guerre pour le déploiement des Serm, il nous faudra lever d'autres incertitudes, principalement techniques.
Monsieur le ministre, plusieurs membres de cette assemblée ont soulevé des impossibilités de nature opérationnelle. En effet, dans de nombreux territoires – je pense notamment à l'Hérault et à la Loire –, les sillons ferroviaires sont déjà au maximum de leurs capacités et le but n'est certainement pas de mettre en place des Serm en heures creuses : nos concitoyens ont de réels besoins de mobilité.
C'est pourquoi je me félicite que la réflexion ne se limite pas aux étoiles ferroviaires et que l'intermodalité soit fortement encouragée. Cette complémentarité est fondamentale. Mais, une fois de plus, je tiens à rappeler une évidence : ce qui est vrai pour les sillons l'est aussi pour le réseau routier, lorsqu'il s'agit des cars à haut niveau de service (CHNS).
L'obligation d'explorer la possibilité de voies réservées, inscrite à l'article 1er de cette proposition de loi, est donc la bienvenue. Nous avons des exemples d'expériences réussies en Île-de-France. Il serait judicieux de s'en inspirer !
Par ailleurs, l'évolution de la Société du Grand Paris en Société des grands projets est un apport majeur du présent texte. L'expérience capitalisée par la SGP pour la réalisation de projets structurants, en l'occurrence les lignes 15 et 18 du Grand Paris Express, est essentielle pour la réussite des Serm. Sa gouvernance, à l'écoute des acteurs de terrain, est exemplaire depuis plusieurs années.