Monsieur le sénateur Longeot, vous avez parfaitement raison : la Chine a annoncé le 20 octobre dernier des mesures de contrôle à l'exportation du graphite, qui est une matière première indispensable pour la fabrication de beaucoup de nos batteries, et notamment pour la transition énergétique vers le véhicule électrique. Cette annonce fait suite à des décisions déjà rendues en juillet sur d'autres matières premières, comme le gallium et le germanium.
Nous étudions l'impact de cette situation avec la délégation interministérielle aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques, et avec l'Observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles.
Comment répondre à pareilles décisions ? Tout d'abord, en se coordonnant avec l'ensemble des pays de l'Union européenne, et plus largement avec nos alliés. Cette question sera notamment posée dans le cadre de la réunion des ministres du commerce du G7 qui se tiendra à Osaka le week-end prochain, à laquelle je me rends.
Nous mettons en place, ensuite, une véritable diplomatie des matières premières : en vue de « dérisquer » notre relation à la Chine, nous souhaitons développer une stratégie de diversification des approvisionnements ; d'où l'intérêt des accords commerciaux et des accords internationaux que nous avons avec d'autres pays ou d'autres régions du monde pour sécuriser, précisément, les approvisionnements vers l'Europe.
Enfin – vous l'avez très justement dit, monsieur le sénateur –, il faut que ces matières puissent être traitées et raffinées à même le sol européen. Telle est la stratégie industrielle à laquelle travaille le Gouvernement. Nous n'hésiterons pas à soutenir financièrement un certain nombre de projets dans le cadre des plans qui sont prévus à cet effet. §