Notre groupe a rencontré des praticiens diplômés hors Union européenne, et les échanges que nous avons eus témoignent du caractère totalement inacceptable de leur situation administrative et professionnelle.
Je souhaite vous faire part, mes chers collègues, de quelques-unes de ces situations.
Premier exemple, le docteur A – appelons-le ainsi –, effectue des gardes et des astreintes dans un hôpital d'Île-de-France. Il forme des internes et les « séniorise » en l'absence des titulaires, alors que lui-même est sous le coup d'un non-renouvellement de contrat au 31 décembre suivant.
Ce praticien, qui prend en charge des gardes de services entiers lorsque le médecin senior est absent, perçoit un salaire de 2 100 euros par mois.
Deuxième exemple, la docteur L est elle aussi sous le coup d'un non-renouvellement de contrat. Elle exerce en psychiatrie et, sur son temps personnel, suit un cursus de master à l'université. La seule chose qui lui est proposée est de passer d'un contrat de praticien attaché au statut de faisant fonction d'interne. En l'absence de places disponibles en psychiatrie, elle a dû passer les épreuves de vérification des compétences de médecine générale et ne pourra s'inscrire aux épreuves de vérification des connaissances (EVC) de psychiatrie qu'en 2025.
Troisième exemple, le docteur C, praticien à Cayenne, ne peut actuellement exercer en plein exercice que s'il demeure aux Antilles-Guyane, et cela seulement jusqu'en décembre 2025. Après cette date, il ne sait pas s'il pourra continuer d'exercer ou s'il devra quitter le territoire guyanais.
Ces trois situations différentes le montrent, les conditions d'exercice des Padhue sont difficiles et se doublent d'un quotidien administratif kafkaïen : rémunération en deçà de leur qualification, …