Je regrette que l'examen en séance n'ait pas permis d'étoffer ce texte, qui manque selon nous et d'ambition et de mesures fortes pour lutter contre les déserts médicaux.
Nous avons pourtant tous souligné, comme mon collègue Patrice Joly, l'inquiétude et parfois même la désespérance de nos concitoyens, partout sur le territoire, face à la difficulté de trouver un médecin et à la longueur des délais de consultation.
Nous avons tous dénoncé les inégalités territoriales d'accès à la santé, qui conduisent trop souvent à renoncer aux soins. J'ajoute à ce tableau la détresse des élus, qui ne savent plus quoi répondre à leurs concitoyens.
Pour autant, toutes les mesures ambitieuses de ce texte ont été rejetées.
Nous avions proposé de réformer la permanence des soins ambulatoires (PDSA) et la permanence des soins en établissements de santé (PDSES). Nous voulions lutter contre le mercenariat médical en limitant l'intérim médical. Nous voulions instaurer une certaine régulation à l'installation par le conventionnement sélectif. Nous souhaitions promouvoir – et nous défendons avec force – l'exercice coordonné de la médecine, qui est certainement l'avenir.
Ces mesures, madame la ministre, vous les contestez en les qualifiant de « contraignantes ». Peut-être le sont-elles, mais elles respectent un parfait équilibre entre la liberté des médecins et l'intérêt général.
Je veux dire de nouveau ce que j'ai dit hier à propos de la médecine dite libérale : en réalité, les médecins sont payés par de l'argent public, qui est celui de nos cotisations, celui de la sécurité sociale. En ce sens, la médecine est non pas un commerce, mais un service public.
Toutes nos propositions ont été écartées. Aussi, malgré quelques avancées que je ne nie pas, ce texte reste-t-il insuffisant : il n'aura pas de véritable portée.
Comment voterions-nous un texte qui n'a pas les moyens de ses ambitions ? Notre responsabilité d'élus nous oblige : il est de notre devoir de changer la vie des Français en mettant fin à cette situation intolérable, qui voit prospérer dans notre pays les inégalités de santé. Or ce texte ne permettra pas de répondre à une telle attente.