Intervention de Audrey BÉLIM

Réunion du 26 octobre 2023 à 10h00
Négociations commerciales dans la grande distribution — Article 1er

Photo de Audrey BÉLIMAudrey BÉLIM :

À la suite de la visite du ministre délégué chargé des outre-mer à La Réunion le 30 août dernier, une commission d’enquête sur le coût de la vie en outre-mer a été mise en place. Une série d’auditions se sont déroulées dans les territoires ultramarins, et un groupe de travail a été créé il y a à peine un mois par la préfecture pour travailler, avec les parties prenantes, sur la transparence des prix et identifier un certain nombre de leviers permettant de réduire l’écart avec l’Hexagone.

Dans ce contexte, ce projet de loi, dans sa version actuelle, c’est-à-dire après son adoption par l’Assemblée nationale le 9 octobre dernier et avant la fin de son examen aujourd’hui, compromet tout le travail entamé à La Réunion pour lutter contre la vie chère sur notre territoire. Ce texte est en contradiction totale avec les mesures prises il y a quelques semaines pour accroître la transparence des prix dans les Drom.

Pour rappel, la chaîne d’approvisionnement réunionnaise mobilise quatorze acteurs différents, qui interviennent dans la chaîne de valeur du produit. La lutte contre la vie chère doit mobiliser ces quatorze parties prenantes : l’effort ne doit pas concerner uniquement la distribution, l’importation et la production locale.

Un tel travail avec une telle multitude d’acteurs nécessite du temps, de la visibilité et de la stabilité, sauf à remettre en cause l’objectif même de ce projet de loi qui vise à lutter contre l’inflation.

L’ensemble de l’écosystème local, public et privé, fait preuve depuis plusieurs années déjà d’une grande intelligence collective pour mener à bien un intéressant travail en faveur du pouvoir d’achat des Réunionnais.

L’exemple le plus marquant est celui du bouclier qualité prix, dont la vocation est de proposer aux consommateurs un panier de 153 produits essentiels au prix le plus juste, sans dégradation de leur qualité, panier dont le prix global est gelé depuis plus de deux ans. C’est donc un succès.

Cette démarche a contribué à maintenir localement une inflation moins élevée : au cours de la dernière année, les prix alimentaires ont augmenté de 9, 1 % à La Réunion, contre 12, 7 % en moyenne dans l’Hexagone.

Si ce projet de loi, dans sa dernière mouture, venait à être adopté et que la loi venait à être promulguée par la suite, cela ruinerait tous les efforts engagés jusqu’à présent. C’est pourquoi cet amendement tend à exclure les collectivités ultramarines du champ d’application du texte.

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