Le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces trois amendements, qui visent à créer une année de professionnalisation après le troisième cycle durant laquelle les étudiants seraient obligatoirement affectés dans les zones sous-denses.
Vous le savez, le Gouvernement est défavorable aux mesures visant à contraindre la liberté d’installation. Il n’est donc pas favorable à la création d’une obligation s’agissant des stages. La contrainte ne fonctionne pas. Je sais que les syndicats des internes en médecine – j’ai rencontré plusieurs de leurs représentants ce matin – suivent avec attention nos débats. Notre objectif est plutôt d’inciter plus fortement les étudiants, avec l’espoir de les convaincre, à choisir volontairement de réaliser leur stage dans les territoires sous-denses : c’est ainsi qu’ils seront tentés de s’y installer et d’y construire une partie de leur vie. C’est le sens de la création de la quatrième année d’internat de médecine générale.
Nous devons collectivement mobiliser tous les leviers disponibles. Nous avons d’ailleurs pris différentes mesures pour soutenir la réalisation de ces stages dans ces zones sous-denses : nous avons ainsi annoncé au mois de juin dernier qu’une indemnité serait attribuée aux jeunes qui réalisent leur stage en zone d’intervention prioritaire (ZIP). Instaurer une obligation serait donc contre-productif.
Pour répondre à Mme la rapporteure, j’indique par ailleurs que la mission chargée de définir les modalités de cette quatrième année poursuit ses travaux. Les étudiants sont associés à la réflexion.
Je rappelle en outre que les collectivités participent déjà à l’accueil des étudiants en zones sous-denses, par leur action en matière de logement et de développement des mobilités. Le cahier des charges de notre plan d’action pour atteindre 4 000 maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) prévoit d’ailleurs qu’un logement doit être systématiquement prévu pour accueillir les étudiants, de telle sorte que la problématique du logement ne soit plus un sujet.
Le Gouvernement utilise donc tous les leviers pour rendre les stages en zones sous-denses attrayants pour les jeunes étudiants, tant du point de vue financier que des moyens mis à leur disposition. Encore une fois, nous préférons l’incitation à l’obligation.