Intervention de Mickaël Vallet

Réunion du 30 octobre 2023 à 16h00
Interdiction de l'usage de l'écriture inclusive — Article 1er

Photo de Mickaël ValletMickaël Vallet :

Nous devons pouvoir en débattre.

Cela étant, je suis navré que ce sujet soit abordé sous un angle si étroit : je le dis sans aucun esprit polémique.

Tout d'abord – M. le rapporteur l'a relevé à très juste titre –, nous ne traitons pas de l'écriture inclusive, mais, en fait, du point médian.

Monsieur Vial, vous ajoutez qu'aujourd'hui la féminisation ne pose plus aucun problème ; elle a quand même donné lieu à des controverses comparables à celle de ce soir.

Les linguistes ne font pas la politique, de même que les politiques ne font pas la langue. J'observe toutefois que de très grands linguistes qui ont lutté pour la féminisation des noms sont, pour des raisons fondées sur la grammaire et la syntaxe, ou encore parce qu'ils la jugent impossible en pratique, contre l'utilisation systématique du point médian.

C'est aussi mon cas. Selon moi, il n'est pas possible d'écrire un texte de cinquante pages, un rapport ou que sais-je encore en utilisant systématiquement le point médian. Ce n'est pas tenable. Dès lors, il ne me semble même pas nécessaire de légiférer en ce sens : cet usage disparaîtra de lui-même.

Cela étant, il n'est pas interdit d'être intelligent. Quand on se présente devant une assemblée, quand on s'adresse à un groupe composé – et c'est bien normal – d'hommes et de femmes, on a le droit de dire « mesdames, messieurs », « chères et chers », comme le fait le Président de la République. On peut même, de manière vocative, utiliser le « cher·e·s ». Ce choix ne pose aucun problème dès lors qu'il est compris par tout le monde, qu'il n'est pas source de confusion.

En résumé, il me semble que nous sommes enfermés dans un piège : j'y reviendrai en explication de vote.

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