… lesquels se trouvaient, par hasard, sur ces chemins des Alpes empruntés par des personnes bravant des conditions hivernales très difficiles au péril de leur vie – de nombreux migrants qui arrivaient blessés étaient conduits directement à l’hôpital –, j’ai pu constater que l’État n’avait pas besoin d’être informé de la situation : 120 agents de la police aux frontières et de la gendarmerie, équipés de motoneiges et de drones, étaient déjà présents.
Ces agents m’ont d’ailleurs indiqué qu’en dépit de leurs efforts, 99 % des migrants parvenaient à passer la frontière après deux ou trois tentatives. Non seulement il ne sert donc à rien d’informer l’État, qui est déjà parfaitement informé, mais la réalité est que l’on a beau repousser ces personnes et adopter des lois et des règles en ce sens, la quasi-totalité d’entre elles finiront par passer. Il en résulte, pour les agents, une perte de sens complète de leur travail.
Pour ma part, je ne comprends pas que l’on s’entête à imaginer des dispositifs de plus en plus restrictifs et pénalisants. Les migrations ayant vocation à devenir de plus en plus nombreuses, il importe plutôt d’accueillir les migrants et de permettre une meilleure intégration.
Ce n’est pas en encourageant des bataillons de jeunes gens, déguisés en agents de la police française, à intimider les migrants afin qu’ils rebroussent chemin dans la neige que nous y parviendrons !