L’année dernière, plus de 143 000 victimes de traite des êtres humains, qui se trouvaient dans une situation extrêmement délicate, ont été accompagnées par des associations, qui ont pu les protéger des organisateurs de réseaux de traite, notamment en leur proposant des solutions d’hébergement temporaire.
Le travail indispensable de ces associations mérite d’être mieux reconnu. Toutefois, elles se heurtent parfois au manque de réactivité de la part des autorités et de la justice.
Malgré deux plans d’action du Gouvernement pour lutter contre la traite des êtres humains, la réponse n’est malheureusement toujours pas à la hauteur de l’urgence.
Par exemple, les signalements, adressés au procureur de la République, de soupçons avérés de traite des êtres humains à Calais sont restés sans réponse, alors même que, peu de temps auparavant, l’État avait financé un programme de l’association France terre d’asile qui visait justement à mieux identifier les victimes de la traite.
Je pense également au manque d’attention accordé aux victimes de traite des êtres humains qui demandent l’asile. L’Ofii procède, pour chaque demandeur d’asile, à une évaluation de la vulnérabilité de la demandeuse ou du demandeur. À cette occasion, les agents sont également tenus d’identifier d’éventuelles victimes de traite des êtres humains. En raison de la nature même du crime, ces victimes sont intimidées et ont peur. C’est la raison pour laquelle un grand nombre d’entre elles n’affirment pas alors, de manière explicite et claire, qu’elles ont été victimes de la traite, ce qui rend cette identification particulièrement difficile pour les agents, et ce d’autant plus que les agents ne reçoivent pas de formation spécifique sur l’identification des victimes.
C’est bien pourquoi ma collègue Mélanie Vogel a déposé cet amendement, qui vise à faire en sorte que les agents chargés de l’évaluation de la vulnérabilité bénéficient d’une formation spécifique sur la traite des êtres humains.