Madame la présidente, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, à l'occasion d'un précédent débat, le groupe CRCE-K a dénoncé les fondements de nos rapports économiques, politiques, monétaires, diplomatiques et militaires, qui, de son point de vue, entravent depuis des années le développement des pays africains.
Aujourd'hui, c'est la confiance même dans notre relation à l'Afrique qui est en jeu et mise en cause par ces rapports anachroniques, d'un autre temps, à mille lieues de tous les nouveaux enjeux du XXIe siècle.
Je pense au franc CFA, aux traités de libre-échange ultralibéraux et au fait que la France n'a pas porté le fer contre le démantèlement des services publics et des embryons d'État social dans ces pays.
Je pense aussi à notre silence face à la course au moins-disant fiscal, au nivellement par le bas de la protection des travailleurs, aux politiques de prédation et de maxi-bénéfices des multinationales, dont certaines sont françaises, puisque des groupes comme Bolloré et Bouygues agissent en toute impunité avec la complicité d'élites locales corrompues.
Je pense bien évidemment à la persistance d'une logique néocoloniale de présence et d'interventions militaires, de moins en moins supportée notamment par les jeunesses africaines.
Nous ne sommes pas seuls à alerter sur ce propos. Soyons attentifs aux propos de Gérard Araud, ancien représentant permanent de la France au Conseil de sécurité de l'ONU, qui estime que nous devons « changer du tout au tout la forme de notre présence ».
Malgré les alertes, les conseils, les propositions que nous avons nous-mêmes formulées depuis plusieurs années, force est de constater que la position et la vision de la France n'évoluent guère.
Depuis le coup d'État au Niger, la France persiste à commettre les mêmes erreurs qu'au Mali et au Burkina Faso, avec une politique faite de coups de menton, de sanctions et d'appui aux velléités d'intervention militaire de la Cédéao, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.
Entendons-nous bien : nous condamnons ce coup d'État, …