Sans vouloir faire offense à nos collègues à l’origine de la rédaction de cet article 5, j’attire néanmoins votre attention sur ce qui pourrait apparaître demain comme une fausse bonne idée. Je veux parler de l’accélération de la dématérialisation de l’envoi de la propagande électorale.
Nous ne cessons de le répéter, nous vivons une crise de confiance envers le politique.
Je veux rappeler ici avec solennité que l’envoi de la propagande électorale ne saurait être assimilé à du démarchage publicitaire encombrant nos boîtes aux lettres.
Avec cette démarche simplement volontariste, un certain nombre de concitoyens, parce qu’ils ne veulent plus entendre parler de tout cela, seront tentés de cocher par facilité et sans réflexion approfondie l’option « dématérialisation de l’envoi de la propagande électorale ».
Nous devons envisager cette possibilité avec prudence. En effet, et j’ai eu l’occasion de le dire dans cet hémicycle, la propagande électorale, de la profession de foi au bulletin de vote, est finalement le dernier élément qui permet à l’électeur de faire son choix à la veille du scrutin.
Nous avons d’ailleurs tous été surpris de l’ampleur de l’émotion ressentie dans le pays en 2021 quand, au moment des élections départementales et régionales, une grande partie de nos concitoyens n’ont pu recevoir ce matériel électoral, pour des raisons très bien expliquées par le président Buffet dans un rapport d’information qui avait suivi.
Nous ne nous opposerons pas à cet article 5, mais nous vous mettons en garde contre une généralisation trop rapide de ces dématérialisations, qui pourrait in fine abîmer encore plus le rapport qu’ont nos concitoyens avec les choix électoraux, donc civiques, et se révéler une fausse bonne idée.