Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire lors de précédents débats, en commission et en séance, je regrette que le calendrier prévu pour les appels à projets dans le cadre du dispositif Villages d'avenir – mais aussi sans doute plus largement – soit toujours très contraint.
De nombreux maires peuvent témoigner qu'ils n'ont été informés, par mail, que quelques semaines à peine avant le lancement du dispositif, ce qui n'est pas une bonne entrée en matière.
En outre, comme je l'ai déclaré dans la discussion générale, nous estimons que les 8 millions d'euros prévus pour le recrutement des chefs de projet – 6 millions d'euros prévus initialement, auxquels s'ajouteraient les 2 millions d'euros supplémentaires que propose le Gouvernement –, auraient pu être mobilisés plus utilement s'ils avaient été alloués directement aux collectivités locales.
En effet, celles-ci ont besoin de moyens financiers pour mettre en œuvre leurs projets. En matière d'ingénierie, elles disposent de ressources en interne et peuvent bénéficier de l'expertise des services de l'État. Le dispositif aurait donc pu être plus efficace, à périmètre constant.
Nous avions exprimé cette position devant vous, monsieur le ministre, dans le cadre de l'audition organisée par la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable, et un certain nombre de nos collègues ont souscrit à ces propos.
Enfin, pour prolonger ce que vient de dire Ronan Dantec, il est évident qu'un seul chef de projet ne suffira pas pour couvrir un département entier. Le mien compte 249 communes, mais, dans d'autres, il y a entre 500 et 800 communes. Par conséquent, le dispositif risque de souffrir d'un effet d'illusion ou de saupoudrage ; cela ira à l'encontre de la fonction de levier dont nous souhaiterions qu'elle soit la sienne.
Enfin, il me semble que, par principe, nous ne pouvons pas voter contre des mesures qui visent à abonder les crédits en faveur du soutien à l'action des collectivités locales. Nous nous abstiendrons donc sur cet amendement.