Cet amendement vise également à flécher des crédits pour des places d'hébergement destinées aux femmes victimes de violences conjugales ; seul le quantum diffère.
Je suis tentée de reprendre la question posée dans le récent rapport de la Fondation des femmes, intitulé Où est l'argent contre les violences faites aux femmes ? : « Combien faudra-t-il de mortes et de vies brisées pour qu'enfin notre société fasse droit ? »
Certes, comme vous l'avez dit, monsieur le ministre, le budget de l'État contre les violences conjugales a augmenté. Mais c'est insuffisant, car cette augmentation en valeur absolue masque, en réalité, une baisse de 26 % des dépenses par victime de ces violences.
En effet, en quatre ans, on constate une augmentation de 83 % des signalements pour violences conjugales. Or c'est bien par personne qu'il faut raisonner, et non en valeur absolue !
Cet hébergement des femmes victimes de violences reste donc un enjeu de société, en dépit des nouvelles places créées depuis le Grenelle, que nous ne nions pas.
Le montant additionnel nécessaire selon l'estimation de la Fondation des femmes, pour toutes les violences et non pas simplement pour l'hébergement, s'élève à 200 millions d'euros. Rappelons tout de même que ces violences ont aussi un coût humain, notamment pour les enfants – les femmes victimes ont souvent des enfants. S'il faut un argument économique en plus de l'argument humain, les violences conjugales coûtent plus de 3 milliards d'euros par an à la société.
Pour terminer, je rappellerai qu'un amendement porté par le groupe écologiste de l'Assemblée nationale et visant à développer 2 000 nouvelles places d'hébergement pour les victimes de violences conjugales a été adopté par nos collègues députés, pour un coût estimé à 34, 6 millions d'euros.
Cet amendement n'a pas été conservé par le Gouvernement lorsqu'il a recouru au 49.3.
Nous vous proposons donc, par cet amendement de compromis, de mettre en place, a minima, la moitié de ce qui a été adopté par l'Assemblée nationale.