L'euro possède un fonctionnement très particulier, où la part d'informel est majeure. Car si vous prenez certaines décisions dans des instances formelles, certains citoyens peuvent être paniqués et vous risquez, sur les marchés, de provoquer des mouvements sur le taux de change de l'euro. Vous répondez donc à ce besoin de confidentialité par de l'opaque et de l'informel.
S'agissant de l'industrie, durant les années soixante et soixante-dix, la Commission européenne a mené une politique industrielle sectorielle importante. C'est l'époque à laquelle Étienne Davignon invente une notion dont on parle aujourd'hui beaucoup, à savoir l'autonomie stratégique.
Ensuite, il ne s'est plus passé grand chose pendant une longue période parce que l'on considérait que la politique industrielle était l'environnement macro-économique de l'industrie. On considère alors que l'économie européenne a vocation à devenir une économie de la connaissance et une économie de services, conformément à la stratégie de Lisbonne, adoptée en 2000.
J'ai écrit deux rapports sur ces sujets : En Finir avec la mondialisation anonyme et En Finir avec la mondialisation déloyale, qui sont presque toujours d'actualité.
Aujourd'hui, je dirais en caricaturant que la politique industrielle est faite par la politique de la concurrence.