Cette dotation n'est pas la solution miracle ; d'ailleurs, nombre de critiques adressées à la réserve parlementaire pourraient également s'appliquer à elle.
J'en viens au second défi, à savoir le défi climatique.
Nous savons que, dans ce domaine, il est urgent d'accélérer, et d'accélérer très fort. D'ici à 2030, nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 55 % par rapport à 1990. Nous devons donc faire en moins de dix ans ce que nous n'avons pas réussi à faire en trente ans. Le travail qui nous attend est massif, colossal, mais surtout essentiel.
La transition écologique ne peut pas être orchestrée depuis Paris, sur un mode centralisé et descendant. Le Gouvernement compte du reste sur les élus locaux pour déployer la planification écologique dans les territoires, afin que cette dernière soit en harmonie avec les réalités locales.
Mes chers collègues, il me semble possible de relever à la fois le défi démocratique et le défi climatique.
Donner aux parlementaires les moyens d'accompagner les projets de développement territorial élaborés par les maires au titre de la transition écologique, c'est faire d'une pierre deux coups : c'est recréer du lien et soutenir la transition écologique.
Faut-il appeler ce dispositif « réserve parlementaire » ? Peut-être pas. En tout cas, trois éléments me semblent essentiels : il doit être à la main des parlementaires, être calibré aux besoins des petites communes et servir la transition écologique. Je présenterai plusieurs amendements en ce sens.
La commission des finances a largement réécrit le dispositif proposé. Toutefois, l'élargissement à l'ensemble du bloc communal ne nous semble pas opportun : plus grands seront les projets soutenus, moins la contribution de la réserve paraîtra pertinente. Si nous voulons convaincre les Français que le rétablissement de la réserve parlementaire est dans notre intérêt à tous, mieux vaut concentrer ses crédits sur les collectivités territoriales qui en ont le plus besoin.