Nous avons tous observé sur le terrain que ces deux dispositifs sont trop éloignés des réalités locales pour répondre exactement aux demandes des petites et moyennes communes que nous représentons.
De fait, nombre de maires nous rapportent les difficultés qu'ils rencontrent pour financer des projets modestes, mais indispensables, tels que la construction d'un préau d'école ou l'aménagement d'une aire de jeu. En effet, la rigidité du système actuel ne profite qu'aux plus gros projets, qui captent l'essentiel des financements, sans que nous, parlementaires, soyons associés aux décisions ; cette mesure n'est pas devenue très égalitaire ! Au bilan, nous assistons impuissants à une dérive centralisatrice, qui peut pénaliser les communes, leurs habitants et in fine l'intérêt général.
Quant aux associations, la complexité de la constitution des dossiers à déposer en préfecture, pour des projets qui auraient surtout besoin de souplesse et d'un coup de pouce financier, décourage bon nombre d'initiatives citoyennes.
En réalité, monsieur le ministre, il aurait fallu réformer et améliorer les modalités d'attribution de cette réserve plutôt que d'en faire table rase au motif d'un prétendu clientélisme. D'ailleurs, parlons-en de ce fameux clientélisme ! Lorsque les autres collectivités, les départements ou les régions – nombre d'entre nous ici sont conseillers départementaux ou régionaux –, octroient des financements au travers de subventions aux communes font-elles, là aussi, du clientélisme ?